Objectif ...Mític Andorre (112 km, 9700m )... Compte rendu

Publié le par El Corsaire

112 kilomètres pour 9700 mètres de dénivelé positif et autant en négatif, avec des cols entre 2600m et 3000m d'altitude. Il est inscrit dans l'épreuve Skyrunning espagnole. C'est cet ultra que j'ai choisi comme mon premier en haute montagne (et oui je choisis toujours la facilité).

Vendredi à Ordino:

10h c'est le début du retrait des dossards (N°1100).

18h, heure du briefing où les maîtres mots sont Haute montagne, montées séches, technique, mais magnifique.

A la sortie du briefing, il est l'heure de se reposer, de manger un peu et de se préparer. Le vent souffle et le fond d'air est frais.

21h, ouverture du Sas où sont réalisés des contrôles sur le matériel obligatoire. 300 coureurs sont présents sur la ligne de départ. Un groupe local de percussion fait l'animation. L'ambiance est plutôt joyeuse même si au fur et à mesure le stress commence à monter. Pour ma part, je pars dans l'inconnu car je n'ai aucune référence en haute montagne. Je n'ai aucun objectif excepté celui de finir (et si possible en moins de 30heures).

21h55, un feu d'artifice éclate au dessus de l'arche. Les spectateurs sont venus en masse.

22h, le départ est lancé. On commence par 2.5km de bitume. Un départ assez rapide mais je laisse partir car je sais que la route sera longue, très longue même. On travers divers village où l'ambiance est chaude! LLorts et les premières difficultés s'annonce. La pente est de plus en plus raide mais les jambes et les sensations sont bonnes.

La progression en course se fait sans obstacle et j'arrive au premier ravitaillement où je fais un arrêt éclair. Je me lance ainsi à la conquête du Pic de Comapedrosa. L'ascension est assez difficile du fait du terrain très caillouteux et des forts pourcentages en dénivelé. Cependant la pleine lune rend la montée somptueuse rendant le décor irréel. La progression est lente pour arriver sur le toit de l'Andorre, où s'échappe les mélodies lancinantes d'un joueur de cornemuse debout sur son rocher.

J'entame la descente sur des "sentiers" techniques entrecoupés de névets qui amène au deuxième ravitaillement (refuge de la Comapedrosa). A 2km du refuge je glisse sur un névet et chute lourdement. Mon tibia heurte une arrête de rocs: verdict tibia ouvert. Malgré la douleur qui lance je reprends mes bâtons tombés en contre-bas. Une fois passé le ravitaillement je m'engage sur l'ascension de la troisième aiguille avant d'arriver sur le col du Pic Negre. De là, je bascule vers la descente pour arriver au 3eme ravitaillement. Je chemine le long du flanc du pic de Cubil dans la forêt. La nuit étant toujours là je ne peux observer la beauté du paysage (merci à l'organisation pour les photos lors du briefing). J'arrive au Col de Montaner et là les hostilités sont présentes: j'enchaîne l'ascension du Pic d'Enclar jusqu'aux Roques Negres (soit 400m d'ascension). Une fois la crête atteinte, je la suis jusqu'au Bony de la Pica (2400m), balayé par des vents glacés. En contre-bas je peux voir les lumières d'Andorre la Vieille et de notre futur ravitaillement (Margineda). J'entame donc une descente séche et technique (passage de chaînes). Descente de 1400m sur 8km qui passe par le col d'Obac avant d'arriver dans la forêt où vont se succéder les passages techniques. 43ème kilomètre: Margineda (4ème ravitaillement et première base de vie) arrive et le jour commence à se lever. Je vide mes chaussures de tous les cailloux. Je me change et mange un plat de pattes et de lentilles. Je reprends la route et j'entame une descente pour rejoindre la route et longer la rivière (El Riu Valira). Commence alors, une forte montée dans les bois (1000m en 4km). Les jambes sont toujours bonnes, pas de douleurs excepté au tibia. La progression est assez rapide et je commence à ramener du monde. L'ascension se poursuit jusqu'au Col Bou Mort. La chaleur commence à se faire ressentir mais je la gère plutôt bien. Mais l'ascension n'est pas encore finie pour arriver au Collada de Prat Primer. Ma gestion de course est optimale. Je suis à 80% et je m'économise au maximum. Une fois l'ascension finie, je bascule vers l'Estany de la Nou et son magnifique lac. Je me suis fais des compagnons de course avec qui je vais rester. On pénètre dans une vallée encaissée du Madriu qui offre un paysage de lacs et roches. Nous accédons au grand lac de l'Estany de l'Illa à 2400m. Sur le bord de ce dernier se trouve le 6éme ravitaillement de l'Illa où nous posons quelques instants pour se substanter et refaire le plein. Mes compagnons de route me taquinent sur le fait que je vienne de Brest. Mais malgré mon manque d'entrainement, j'avale les difficultés avec aisance... et ça les surprend de plus en plus. Au point qu'ils m'ont nommé le breton catalan (un gêne montagnard dans un corps de breton). Un super compliment qui me touche beaucoup. Là on commence l'ascension d'un mur de rocs pour atteindre le Col des Pessons et les Crêtes de Gargantillar (2800m) balayés par un vent glacial. Je fais une halte pour mettre mon coupe vent. Une fois l'ascension terminée, nous basculons vers les lacs par une descente technique dont je ne suis pas friant car très mauvais descendeur et ma chute du matin me le rappelle. Une fois près des lacs, le terrain est très technique et il est difficile de courir. Ce qui rend la trace interminable même si des spectateurs nous encouragent par les "VENGA VENGA!!! ANIMAR !!!". On entame une montée le long des pistes de ski avant de basculer vers le prochain ravito et seconde base de vie (Bordes d’Envalira). Là un médecin s'occupe de ma jambe qui ne cesse de saigner, le temps que je change ma batterie de ma frontale. On décide de faire un arrêt éclair et je commet une faute de débutant ( oublier de s'alimenter). Faute que j'ai payé cash....Malgré ça je m'accroche à mes collègues de course et je subis en attendant le retour du mieux. Une succession de vallons pour arriver au pointage du lac de Cabana Sorda (2300m). Et là, ce n'est que le début d'unea ascension... que dis-je d'une partie d'escalade pour atteindre le Pic (2600m) et cette dernière commence à peser dans les cuisses. Je vois mes deux collègues du périple s'échapper... Je prends mon mal en patience et je monte sans m'arrêter en pensant à Owen, à tous mes potes... Et me voilà au sommet où il y pointage. Le brouillard et la pluie s'invitent rendant la descente technique périlleuse. Tout ce que j'aime. Je descend doucement car mon objectif c'est de finir et d'endosser le tee shirt finisher. Je prends donc mon mal en patience. Au fond se trouve un refuge où se trouve l'avant dernier ravito. Mais pour y arriver la traversée d'un marécage histoire de bien se tremper les pieds et d'augmenter le froid. Je compte ne pas m'attarder car c'est pas que je suis pas d'ici mais il reste encore de la route et la nuit tombe. Je rejoins mes deux compères mais au moment de partir le médecin me reprend et veux me refaire mon pansement. Je revois mes deux collègues partir et je ne les reverrais qu'à l'arrivée. Le temps de la réfection du pansement je commence à me refroidir à la limite de l'hypothermie... Je repars avec une féminine que j'ai rencontré à la remise du dossard. Le fait d'avoir fait un peu de chemin ensemble on a pu converser. Mon tibia me fait souffrir mais pas question d'abandonner. Je décide de lever le pied et je me retrouve une nouvelle fois seul pour l'ultime obstacle, La Collada Del Meners. La pluie s'intensifie mais malgré tout le moral est bon. Je prends les obstacles étapes par étapes comme mes pieds (l'un après l'autre). A la fin de l'ultime ascension je commence à avoir des hallucinations et une envie de dormir importante mais je me force à rester concentrer sur les irrégularités du parcours. La descente reste sans commentaire... technique jusqu'au dernier ravito. Le chemins devient plus roulant et laisse place à une série de zig zag dans Ordino avant de franchir l'arche de la délivrance avec une satisfaction de l'avoir fait. Au total: 112km en 28h06min14sec --> Classement 46ème...@ suivre

Je tiens à remercier tous mes potes qui m'ont soutenu et suivi au cours mon périple, ainsi que mon sponsor (Conseil Running Brest). Je remercie Pirate pour tous ses entraînements qui paient. Une mention à Vivien pour les supers moments passés et pour sa performance sur le 170km. Je tenais aussi à remercier l'organisation pour le super parcours et à tous les bénévoles qui ont été d'une gentillesse et disponible pour nous les coureurs. Et sans oublier les potos rencontrer sur les sentiers!! the trail spirit

En conclusion je courir pour une association qui me tient à cœur (Courir pour Owen) et dont je fais dons de mes kilomètres...

quelques photos sauvées après la chute fatale de mon appareil photo
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E
Merci de supers moments inoubliables passés ensemble. Une course dantesque
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K
Good job poto ! bien fier du binôme !
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